Le body artist californien, qui a traversé non sans cicatrices (et tatouages) la crise du sida, mêle dans une pièce fraîchement créée à New-York textes du sulfureux écrivain français Georges Bataille, du poète beat Brian Gysin, et figures d’hommes sans tête : Hitler, le Minotaure ou Louis XVI de France. Folle et flamboyant.

Ron Athey (US)

Vivant aujourd’hui dans l’Amérique de Trump, Ron Athey éprouve la nécessité pour un artiste, face à la montée du fascisme, d’inventer des rituels. Il s’inspire de la société secrète que l’écrivain Georges Bataille avait initiée sous l’occupation nazie et assemble dans Acéphalous Monster des textes de Bataille, mais aussi du poète beat Brion Gysin et de la performeuse et musicienne Genesis P-Orridge. Il convoque également les figures du Minotaure, d’Hitler et de Louis XVI de France. Ainsi accompagné, il peut entrer dans l’ère de « la mort de Dieu » que prophétisait Nietzche. Dieu est à vrai dire mort depuis longtemps dans l’univers de l’artiste, qui a, lui, survécu à l’endoctrinement religieux de son enfance, au SIDA qui a marqué son oeuvre, et à l’extrême droite américaine qui voulait sa peau. Seule la perturbation est efficace, pense Athey, qui pour perturber dispose de sa voix de prédicateur dévoyé, de son corps étrangement modifié et harnaché, et de son savoir-faire des images inoubliables, entre retables chrétiens et attractions de foire.

Ron Athey, né au Connecticut mais ayant vécu principalement à Los Angeles et au Royaume-Uni, est une figure iconique de l’art contemporain et de la performance. Dans ses représentations volontiers sanglantes de la vie, la mort, la crise et le courage à l’époque du SIDA, Athey met en question les limites de la pratique artistique. Ces limites permettent à l’artiste d’explorer des thèmes-clés comme le genre, la sexualité, le sexe extrême, l’activisme queer, le postpunk et la culture industrielle, le tatouage et les modifications corporelles, le rituel, la religion… Citons dans son oeuvre commencée dès les années 1980 la Torture Trilogy (1992-1996), Solar Anus (1999), Judas Cradle (2004-2005), Incorruptible Flesh (Messianic Remains) (2013).

Infos

DATE CONTENU
2019/05/032000 03.05.2019
20:00
Studio Thor, Bruxelles
 

Concept et performance : Ron Athey. Metteur en scène (à la création) : Sean Griffin. Design sonore : Opera Povera. Direction artistique, masque et têtes : Hermes Pittakos. Perruques : Christian Warren Landon, aka The Wig Daddy. Vidéographie : Graham Kolbeins. Création lumière : Antigona Gonzalez. Création vidéo : Robin A. Ediger-Seto. Une commande du Performance Space (New York). Une coprésentation du Studio Thor et de Bozar pour le festival Trouble #10.

[Redux]

Pour sa dixième édition – et la première dans ce nouveau contexte – le festival s’intitule «redux» (du terme latin qui signifie la restauration à l’identique, mais aussi le retour, ce qui revient). De nombreuses œuvres y interrogent le fait de revivre (un moment), de refaire (une action), de recommencement, de renouveau : des idées qui semblent en opposition avec ce qu’on croit savoir de l’art de la performance. On verra le contraire à travers les vingt-deux performances proposées, avec des artistes venus de loin (le body artist californien Ron Athey ou l’artiste féministe afghane Kubra Khademi), mais aussi des performeurs belges emblématiques, comme Gwendoline Robin ou Claude Cattelain.  Plusieurs  propositions seront musicales, voire festives. TROUBLE voyagera aussi sur les ondes de Radio Panik, passera par les audaces des jeunes artistes de la Cambre, ou prendra le temps de moments de réflexion, philosophique et critique. Le festival s’inscrira fortement dans son quartier, en particulier dans ses environs immédiats, du préau d’une école à la crypte d’une église, d’une mystérieuse impasse à la place de Saint-Josse voisine… Avec plusieurs propositions pour un nombre de spectateurs limité, les premiers arrivés seront les mieux servis. Un parcours aux multiples trajets possibles, imaginé par le curateur Antoine Pickels, à vivre pour un soir, une journée, un week-end, ou pour une immersion de quatre jours.

Partenaires

En partenariat avec: BOZAR Performing Arts, ENSAV-La Cambre, Infini Théâtre, Master en arts du spectacle vivant de l’ULB, Radio Panik, Ten Noey, Unité pastorale Les Coteaux, Lycée Guy Cudell. Avec l’aide de: Fédération Wallonie-Bruxelles/Promotion de Bruxelles, Service public francophone bruxellois, Wallonie-Bruxelles International, Commune de Saint-Josse, visit.brussels.

À propos

TROUBLE est depuis 2005 le rendez-vous international de la performance à Bruxelles. Après neuf éditions dans différents lieux (Halles de Schaerbeek, La Bellone, Bozar, ISELP, Bains : Connective, espace public…), et une parenthèse de quelques années, le festival revient dans un format plus convivial. C’est le Studio Thor – le lieu occupé par la compagnie du chorégraphe Thierry Smits – qui en sera l’épicentre désormais.

Trouble: philosophie

TROUBLE réunit, sur quelques jours et à travers des programmations composées et denses, de nombreuses propositions artistiques, hors normes et hors formats usuels. Des performances passant par les corps, mais créées par des artistes venus tant des arts visuels que de la danse contemporaine, du théâtre expérimental, des arts numériques, de la musique ou de la scène nocturne… pour un brassage des familles artistiques et des publics. Plutôt que des spectacles à consommer, de véritables expériences à vivre : de l’engagement de soi, de la prise de risque, de la vulnérabilité, de l’interactivité. Un équilibre entre figures locales et artistes internationaux – souvent des découvertes pour le public belge. Une programmation faisant la part belle aux femmes, aux queer, aux personnes racisées ou minorisées, pour une vision de l’art plus diverse. Une place donnée aux artistes émergents, grâce à la collaboration avec le cours de performance de l’école d’art de la Cambre. Une dimension réflexive exigeante, mais qui n’exclut pas une dimension festive engageante!

Billetterie

Prévente uniquement via visit.brussels dès le 28 mars.

Tarifs

Pass festival : 35€

Pass 1 jour: 15€ (12€ étudiant -25ans)

Réservations spécifiques

Certaines propositions sont en petite, voire très petite jauge, pour celles-ci nous vous invitons – suite à l’achat de vos passes – à réserver auprès de notre équipe sur info@thor.be ou au +32 (0)2 223 26 00.

Accès

Studio Thor, rue Saint-Josse 49, 1210 Bruxelles

Stib: métro 2/6 (Madou), bus 29/63/59 (Saint-Josse), bus 57 (Gutenberg) Villo: station Place Saint-Josse. Vélo: merci d’attacher vos vélos place Saint-Josse.

Circulation

La billetterie est située au Studio Thor. Vous y avez rendez-vous pour récupérer vos bracelets.

La majorité des propositions artistiques se tiennent au Studio Thor. Les autres se situent dans un rayon de cinq minutes à pied maximum: Crypte de l’église, cour du lycée Guy Cudell, salle Sapiens… L’Agent Trouble vous guidera.

Un contrôle systématique des bracelets est effectué à l’entrée.

Contact

info@thor.be

+32 (0)2 223 26 00

Trouble #11 © Stanislav Dobak