L’artiste nigériane manipule pendant quatre heures une masse d’argile (« uro », dans sa langue), en éprouvant le poids et la résistance. Elle revisite ainsi un épisode de dépression, dont elle donne une équivalence émotionnelle et plastique saisissante. Cathartique.

Vivian Chinasa Ezugha (NG / UK)

Dans cette pièce durative, l’artiste interagit avec une masse d’argile, et de l’eau, sur son corps et sur une surface. Le poids de l’argile devient une force avec laquelle, ou contre laquelle elle travaille, pendant six heures. Evoquant des idées de mort et de résurrection (d’un corps modelé dans l’argile, comme dans de nombreuses mythologies, au corps retournant à la terre après la mort), la pièce questionne le renouvellement de l’être, comment on renaît ou recrée un nouveau soi. L’action de l’artiste, à la fois simple dans son principe et complexe dans ses variations, est prise dans la tension entre le désir de continuer et la tentation de mettre fin à ce processus épuisant. Dans cette lutte, qui contient des dimensions de douleur et de faiblesse, apparaît une forme de déconstruction de l’être : déconstruction dont l’artiste affirme la beauté.

Vivian Chinasa Ezugha est une artiste interdisciplinaire nigériane qui vit et travaille au Royaume-Uni. Diplômée de l’école d’art de l’Université d’Aberystwyth en 2014, elle a depuis présenté son travail dans de nombreux lieux en Europe, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, notamment au festival Inbetween Time (Bristol) et au festival Spill (Ipswich).

Infos

DATE CONTENU
2019/05/041400 04.05.2019
14:00 > 20:00
Studio Thor, Bruxelles
 

Pièce durative (six heures). Entrée et sortie possibles.

[Redux]

Pour sa dixième édition – et la première dans ce nouveau contexte – le festival s’intitule «redux» (du terme latin qui signifie la restauration à l’identique, mais aussi le retour, ce qui revient). De nombreuses œuvres y interrogent le fait de revivre (un moment), de refaire (une action), de recommencement, de renouveau : des idées qui semblent en opposition avec ce qu’on croit savoir de l’art de la performance. On verra le contraire à travers les vingt-deux performances proposées, avec des artistes venus de loin (le body artist californien Ron Athey ou l’artiste féministe afghane Kubra Khademi), mais aussi des performeurs belges emblématiques, comme Gwendoline Robin ou Claude Cattelain.  Plusieurs  propositions seront musicales, voire festives. TROUBLE voyagera aussi sur les ondes de Radio Panik, passera par les audaces des jeunes artistes de la Cambre, ou prendra le temps de moments de réflexion, philosophique et critique. Le festival s’inscrira fortement dans son quartier, en particulier dans ses environs immédiats, du préau d’une école à la crypte d’une église, d’une mystérieuse impasse à la place de Saint-Josse voisine… Avec plusieurs propositions pour un nombre de spectateurs limité, les premiers arrivés seront les mieux servis. Un parcours aux multiples trajets possibles, imaginé par le curateur Antoine Pickels, à vivre pour un soir, une journée, un week-end, ou pour une immersion de quatre jours.

Partenaires

En partenariat avec: BOZAR Performing Arts, ENSAV-La Cambre, Infini Théâtre, Master en arts du spectacle vivant de l’ULB, Radio Panik, Ten Noey, Unité pastorale Les Coteaux, Lycée Guy Cudell. Avec l’aide de: Fédération Wallonie-Bruxelles/Promotion de Bruxelles, Service public francophone bruxellois, Wallonie-Bruxelles International, Commune de Saint-Josse, visit.brussels.

À propos

TROUBLE est depuis 2005 le rendez-vous international de la performance à Bruxelles. Après neuf éditions dans différents lieux (Halles de Schaerbeek, La Bellone, Bozar, ISELP, Bains : Connective, espace public…), et une parenthèse de quelques années, le festival revient dans un format plus convivial. C’est le Studio Thor – le lieu occupé par la compagnie du chorégraphe Thierry Smits – qui en sera l’épicentre désormais.

Trouble: philosophie

TROUBLE réunit, sur quelques jours et à travers des programmations composées et denses, de nombreuses propositions artistiques, hors normes et hors formats usuels. Des performances passant par les corps, mais créées par des artistes venus tant des arts visuels que de la danse contemporaine, du théâtre expérimental, des arts numériques, de la musique ou de la scène nocturne… pour un brassage des familles artistiques et des publics. Plutôt que des spectacles à consommer, de véritables expériences à vivre : de l’engagement de soi, de la prise de risque, de la vulnérabilité, de l’interactivité. Un équilibre entre figures locales et artistes internationaux – souvent des découvertes pour le public belge. Une programmation faisant la part belle aux femmes, aux queer, aux personnes racisées ou minorisées, pour une vision de l’art plus diverse. Une place donnée aux artistes émergents, grâce à la collaboration avec le cours de performance de l’école d’art de la Cambre. Une dimension réflexive exigeante, mais qui n’exclut pas une dimension festive engageante!

Billetterie

Prévente uniquement via visit.brussels dès le 28 mars.

Tarifs

Pass festival : 35€

Pass 1 jour: 15€ (12€ étudiant -25ans)

Réservations spécifiques

Certaines propositions sont en petite, voire très petite jauge, pour celles-ci nous vous invitons – suite à l’achat de vos passes – à réserver auprès de notre équipe sur info@thor.be ou au +32 (0)2 223 26 00.

Accès

Studio Thor, rue Saint-Josse 49, 1210 Bruxelles

Stib: métro 2/6 (Madou), bus 29/63/59 (Saint-Josse), bus 57 (Gutenberg) Villo: station Place Saint-Josse. Vélo: merci d’attacher vos vélos place Saint-Josse.

Circulation

La billetterie est située au Studio Thor. Vous y avez rendez-vous pour récupérer vos bracelets.

La majorité des propositions artistiques se tiennent au Studio Thor. Les autres se situent dans un rayon de cinq minutes à pied maximum: Crypte de l’église, cour du lycée Guy Cudell, salle Sapiens… L’Agent Trouble vous guidera.

Un contrôle systématique des bracelets est effectué à l’entrée.

Contact

info@thor.be

+32 (0)2 223 26 00

Trouble #11 © Stanislav Dobak